Les vœux de Trump pour l’Aïd el-Fitr irritent fortement ses concitoyens musulmans

8:06 - June 18, 2018
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Déterminés à ne pas se laisser endormir par les vœux mielleux formulés par Donald Trump à l’occasion de l’Aïd el-Fitr, les Américains de confession musulmane n’ont pas été dupes de son changement de ton à la douceur très affectée, qui les a davantage irrités que charmés.


Non, ils ne se laisseront pas bercer d’illusions par le joueur de pipeau de la Maison Blanche, ni envoûter par sa petite musique de la perfidie, car d’autres notes plus grinçantes trottent toujours dans leur tête : ses envolées outrancières et sa rhétorique de la haine qui se sont traduites par un décret anti-immigration éminemment islamophobe.

« Melania et moi souhaitons aux musulmans à travers les Etats-Unis et dans le monde un Aïd al-Fitr béni. Eid marque la fin d’un mois de réflexion et de retour à la vie quotidienne avec un sentiment renouvelé de joie et d’amour pour notre prochain, une occasion de pratiquer le pardon et de renforcer les relations au sein et entre les communautés », a écrit vendredi, sur son site officiel, le plus vil des démagogues que les Etats-Unis aient jamais connu.


Imperméable aux critiques qui l’ont récemment éreinté pour avoir eu l’outrecuidance d’organiser un iftar présidentiel sans aucune personnalité musulmane autour de sa table, Donald Trump n’a abusé personne, hormis lui-même, en feignant de se réjouir de la célébration de l’une des plus grandes fêtes musulmanes sur le sol de la bannière étoilée.


Une grande fête musulmane dont il y a fort à parier qu’il ignore tout de la signification profonde, tant son inculture abyssale n’a d’égal que son cynisme sans nom, de surcroît célébrée dans une Amérique où le suprémacisme blanc et le racisme sous toutes ses formes se sentent légitimés à frapper (de plus en plus fort…) depuis qu’il préside à ses destinées.

Le Southern Poverty Law Center (SPLC), qui œuvre sans relâche contre la propagation de la haine et de l’extrémisme, a mis en lumière en 2017, dans un rapport au titre qui fait froid dans le dos « Une année de haine aux Etats-Unis », la flambée des actes islamophobes (une augmentation de 197%), sous l’ère Trump de sinistre augure. Parmi les agressions qui se sont multipliées en l’espace de quelques mois seulement, en culminant dans une violence à son paroxysme, les attaques portant atteinte à l’intégrité physique des personnes, parfois jusqu’à l’irréparable (des femmes voilées dans la rue et des fidèles se rendant ou sortant des lieux de culte), mais aussi contre les mosquées et des centres culturels islamiques, ont suscité colère et indignation dans les rangs de la communauté musulmane américaine.


Aux yeux de musulmans qui ne s’en laissent pas conter, nul doute que Donald Trump est mille fois plus crédible quand il harangue les foules avec les débordements langagiers dont il est coutumier et qu’il livre à la vindicte la frange de ses concitoyens qui se prosterne devant Allah, et certainement pas devant lui…

oumma

 
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