Quelques remarques sur l’ISIL du Khorasan

10:41 - September 08, 2021
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Téhéran(IQNA)-Ces jours-ci, les médias nationaux et étrangers évoquent des différences idéologiques et politiques entre les talibans et l'Etat islamique dans la province du Khorasan afghan, et les affrontements entre les deux groupes, dont les détails ne sont pas très clairs.

Mohammad Sadegh Amini, expert à l'Organisation de la culture et des relations islamiques, dans une note spéciale à l'Agence iranienne de presse coranique (IQNA) sur les développements en Afghanistan et l'efficacité des talibans, a déclaré : « On dit que ces personnes à l'est de l'Afghanistan, étaient entre 3 000 et 4 000 en 2016. Mais maintenant on en parle moins et j’ai des doutes sur leur nombre. Nous devrions nous méfier lorsque les agences de presse anti-iraniennes couvrent l'actualité de daesh en Afghanistan, comme si des gens dangereux s'étaient rassemblés dans un coin de l'Afghanistan qui s'opposent aux talibans, à l'Iran, aux États-Unis et au peuple prêt à combattre dans la vallée du Panjshir, mais ne disent pas exactement où ils se trouvent et combien de personnes font partie de ce groupe. Bien sûr, nous savons que certains sont des fugitifs de la guerre syro-irakienne qui se sont réfugiés dans les montagnes d'Afghanistan, et que la plupart sont des Tchétchènes, des Ouïghours, des Ouzbeks et des ressortissants d’autres pays d'Asie centrale, ou des talibans frustrés qui se sont séparés des talibans après leurs pourparlers de paix avec les Américains, et tentent de se reconstituer.

Cependant, il convient de noter qu’à l’époque d'Achraf Ghani, jusqu'à présent, Daesh était présent dans l'est de l'Afghanistan, et occupé à l'extraction de l'or, aux yeux du gouvernement et des Américains. Comment se fait-il que le groupe le plus extrémiste de Daesh soit présent en Afghanistan, sans le soutien d'Al-Qaida au Pakistan, et mène des opérations militaires à Kaboul, dans une école de filles, et à l’aéroport de Kaboul où une poignée d'Américains peuvent être tués, sans qu’il n'y ait aucune opposition et aucune lutte contre ce groupe ? D'autre part, les talibans, qui parlent d'interaction avec divers groupes et membres des anciens gouvernements, concentrent leur attention agressive sur la vallée du Panjshir dans la région orientale, et se contentent de condamner les attentats de l'EIIL. Si nous supposons que les talibans n'ont pas l'intention de répéter l’expérience précédente et ne sont plus les talibans qui n'ont pas permis aux chiites d'entrer dans leur cabinet, nous devrons attendre et voir s’ils peuvent redéfinir leur identité pour que non seulement la communauté internationale mais aussi le peuple afghan les acceptent ? Le rôle des voisins de l'Afghanistan, en particulier l'Iran, est très important. Des solutions pratiques pour créer un pays stable basé sur la volonté de son peuple, doivent être fournies pour assurer la stabilité politique en Afghanistan. Est-ce que tous les groupes religieux Hanafites d’Asie centrale, en particulier en Afghanistan, qui sont dans la ligne intellectuelle des talibans, accepteront leurs termes et leurs conditions ? Quel sera le sort de ceux qui ont étudié dans des universités en Afghanistan ? Quel sera le sort de cette lutte entre tradition et modernité dans ce pays déchiré par la guerre ?

Comment les pays autres que l'Iran, qui soutiennent le processus de paix des talibans, peuvent-ils aider une communauté musulmane pluraliste à la recherche d’un développement culturel et économique, et aider à résoudre les problèmes ? Quand la plupart des hommes d'État ont fui au Tadjikistan, au Pakistan, en Iran et dans d'autres pays, comment peut-on former un gouvernement qui rassemble ces gens pour la gouvernance ?

Les talibans dans leur position contre Daesh, dans la manière de revoir la manière de gouverner et d'agir avec les pays voisins dont l'Iran, n'ont pas de mécanisme clair et sont restés flous jusqu’à présent.

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